Verpillières-sur-Ource, un village « nature par nature »

Si un village aubois mérite la mention « bucolique à souhait », c’est bien Verpillières-sur-Ource. Il a conservé tout son charme et une certaine vitalité - grâce à la vigne, surtout ! - alors même que sa population s’est réduite comme peau de chagrin depuis le début du XXe siècle. Mais attention, cette réalité statistique ne tient nullement compte de la richesse faunistique et floristique de ce petit paradis de biodiversité.

Temps de lecture : 5 minutes

Auteur : Philippe Schilde

Si un village aubois mérite la mention « bucolique à souhait », c’est bien Verpillières-sur-Ource. Il a conservé tout son charme et une certaine vitalité – grâce à la vigne, surtout ! – alors même que sa population s’est réduite comme peau de chagrin depuis le début du XXe siècle. Mais attention, cette réalité statistique ne tient nullement compte de la richesse faunistique et floristique de ce petit paradis de biodiversité.

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Des cloportes d’eau douce à l’aigle impérial

Si les randonneurs sont nombreux à sillonner le village et à parcourir les Sentiers de Renoir, parmi une trentaine de chemins balisés, ces bipèdes ne sont pas les seuls individus pouvant être repérés dans le secteur.

Nombre d’animaux se posent volontiers au coeur de cet écrin de verdure, véritable corridor écologique. Certains pour y nidifier, à l’image d’un couple de cigognes noires goûtant la quiétude des lieux, mais n’appréciant guère les curieux… Certains pour effectuer un break lors d’un voyage continental, à l’instar d’Artemisia, une aigle impériale d’une envergure de près de 2 mètres. Venue d’Autriche – où elle est née – et apparemment égarée en Europe de l’Ouest, elle a pris ses aises dans les courants ascendants et on l’a vue virevolter au-dessus de la cime des arbres.

« Cette aigle femelle, baguée et suivie par émetteur GPS, a fait la joie des ornithologues accourus en Bourgogne puis en Champagne pour l’admirer et la photographier. Le passage d’un tel rapace est assez exceptionnel dans notre région, et l’on a vu des passionnés effectuer 800 km pour assister à ce grand moment d’émotion à Verpillières et dans les environs », rapporte Philippe Millot, encore sous le charme, plus d’un an après avoir vécu cette séquence nature rarissime.

Lui, qui a planté un arboretum composé d’essences locales à flanc de colline derrière le siège de son activité (« pour permettre aux oiseaux, notamment, de casser la graine quand vient l’hiver ») et des centaines d’arbres et arbustes aux abords de ses parcelles, pour favoriser la biodiversité, est un observateur averti de la faune et de la flore. Y compris lorsqu’il s’agit de minuscules mollusques passant inaperçus aux yeux du quidam.

« Dans la zone humide du Marais de Trouche-Boeuf, des spécialistes ont, en effet, découvert il y a peu des espèces d’invertébrés remarquables qu’on pensait disparus dans le Grand Est. Selon Yohann Brouillard, du Conservatoire d’Espaces Naturels de Champagne-Ardenne, il s’agit de deux petites espèces d’escargots et d’une espèce de crustacé (un cloporte endémique) repérées dans la source et dans le lavoir d’hiver (car doté d’une cheminée !). Dans la mesure où le site abrite d’autres espèces intéressantes, nous avons réuni les propriétaires fonciers et passé une convention pour, tous ensemble, préserver et respecter les lieux et leurs habitants de toutes sortes… », conclut Philippe Millot, heureux d’apporter sa pierre à l’édifice naturel du village, en lien avec les élus et les naturalistes.

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