Née sur les cendres d’une ville des sacres martyrisée par l’artillerie allemande durant toute la Première Guerre mondiale, la cité-jardin du Chemin-Vert est un ilot de verdure composé de quelque 600 maisons posées sur la colline Saint-Nicaise. À son origine, on trouve Georges Charbonneaux, un industriel proche du catholicisme social et créateur de la société d’habitation bon marché le Foyer rémois, dont la vocation est d’améliorer les conditions de vie des familles modestes.
Au sortir de la guerre, il est urgent de reloger les habitants qui ont fui les combats. Dans le quartier du Chemin-Vert, les travaux commencent dès 1919 pour aboutir en 1924 à cette cité-jardin qui propose un habitat individuel avec jardin regroupant des services collectifs : une maison commune, une maison de l’enfance pour la prévention des maladies infantiles et l’encouragement de la natalité, une crèche avec garderie et jardin d’enfants, une école, des patronages et une église dédiée à l’évêque martyr de Reims.
L’Ange au Sourire
L’édifice religieux, couronné par une tour lanterne octogonale, présente une architecture extérieure simple d’un style romano-byzantin en béton armé recouvert d’un enduit de ciment qui marque l’histoire religieuse du XXe siècle en France.
Le projet de rénovation, lancé par l’association « Les Amis de Saint-Nicaise du Chemin-Vert » présidée par l’ancien directeur du Comité Champagne Ghislain de Montgolfier, vise à restaurer les maçonneries de l’église, et surtout les verrières déclinant le motif de l’ange, signées par le célèbre maître verrier natif d’Aÿ René Lalique, probablement inspiré par la figure de l’Ange au Sourire de la cathédrale.
Dégradées par le temps, les 30 verrières en verre moulé représentant 15 grands anges debout et 15 petits anges agenouillés ont été déposées en 2013 et remplacées par des copies numériques. Depuis, l’association et le Foyer rémois — propriétaire de l’édifice — travaillent à la restauration de ces œuvres uniques en leur genre qui sont conservés dans un endroit tenu secret. En février 2022, les premières donations ont permis le lancement des travaux qui devraient s’achever en 2025 pour un coût estimé à 1,6 million d’euros. Le premier ange restauré par la Manufacture Vincent-Petit de Troyes, également chargée de la réfection des vitraux de Notre-Dame de Paris, a été présenté aux mécènes en novembre 2022.