Pratiques culturales : Florian ouvre de nouvelles perspectives
Revenu en 2012 pour travailler dans un premier temps en qualité de salarié auprès de ses parents, Florian a intégré la société familiale deux ans plus tard. Et, avec la fougue de sa jeunesse, il n’a pas tardé à influer sur le cours des choses, tout en s’appuyant sur les valeurs portées par Nicolas et Janique, attentifs notamment à la préservation de l’environnement. « Mes parents ont une sensibilité forte à la nature, et cela fait un bout de temps déjà qu’ils réduisent et modulent les doses d’intrants, conscients qu’ils faut préserver l’environnement et la santé des gens. La confusion sexuelle est devenue une pratique habituelle parmi les vignerons de notre commune et, chez nous, l’enherbement poursuit pas à pas son cheminement. Aujourd’hui, nous devons avoisiner les 50 % de surfaces enherbées », indique le jeune homme, heureux de voir les talus bordant les vignes familiales tapissés de pâquerettes. « Les bosquets que nous avons laissés pousser abritent insectes et oiseaux », complète-t-il, en n’hésitant pas une seconde à qualifier de « durables » les pratiques de la maison Mathelin. « Nous avons réalisé de belles avancées, nous ne devons plus être très loin de la vérité. A moyen terme, notre objectif sera la certification environnementale », glisse-t-il avec beaucoup de sérénité. Pour atteindre le « zéro herbicide », il s’est lancé dans le travail mécanique du sol, sous le rang. « Il faut y consacrer davantage de temps et d’énergie, mais nous allons encore accroître le charutage », expose-t-il en évoquant des investissements dans des outils interceps.
« Avec Florian, nous réalisons beaucoup d’essais afin de mesurer les impacts de nos pratiques, révèle son père. L’effeuillage précoce, qui permet de lutter contre le botrytis, nous a permis d’enregistrer de beaux résultats, avec environ 30 % de pourriture en moins sur parcelles les plus sensibles. Le meunier, on le sait, est assez exposé. » « Avec le recul, nous sommes convaincus de l’efficacité de la technique. Nous sommes prêts à nous adapter à la réalisation d’autres travaux mécaniques, même si cela engendre des coûts supplémentaires », poursuit le fils, synchro avec son papa pour dire que la famille Mathelin privilégiera toujours « le qualitatif au quantitatif ».
Ph.S.