Fédérateur et toujours aux avant-postes

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Riceton pure souche, chantre d’un terroir qu’il connaît par cœur, Roland Dechannes orchestre la Marche des Réconciliations du 25 juin avec une équipe dynamique et le soutien de tous les acteurs locaux, professionnels ou bénévoles. Quand il s’agit de fédérer, il sait faire. En 1994, c’était l’année du 90e anniversaire du Syndicat et l’éditorial de Marc…

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Marche des Réconciliations : 5 000 participants espérés

Au programme du dimanche 25 juin figurent trois boucles de marche. Elles feront respectivement 6, 14 et 21 kilomètres. Chacun pourra les emprunter dans le sens qu’il voudra. Toutes seront ponctuées d’animations, "afin de prendre conscience de la richesse culturelle et patrimoniale" du champagne en général et des Riceys en particulier. Ce qui devrait multiplier les possibilités de rencontres et de discussions autour de ce qui sera donné à déguster des yeux avant de profiter des nectars ricetons, dont le rosé des Riceys, grande fierté da la localité. "La première boucle sera accessible aux personnes handicapées. Elle permettra de découvrir nos trois églises, nos deux châteaux et un immense jardin", indique Roland Dechannes, aussi attaché à mettre en valeur les vieilles pierres, de belles parcelles de vignes ou des lieux bucoliques à souhait. Dans le genre, il ne faudra pas manquer de s’arrêter à l’ermitage du Père Champion. Ce dernier, selon la légende gravée sur un monument, avait en son temps effectué une marche contre la peste. Il faudra aussi pousser jusqu’à la Source du Bouchon, ce qui ne s’invente pas ! Le midi, les participants pourront déjeuner sur place : restaurant, food-truck ou pique-nique tiré du sac. Pratique : Une participation symbolique de deux euros est demandée aux adultes. Pré-inscriptions sont possibles mais non obligatoires sur le site internet www.sejourdesreconciliations.fr

Infatigable rassembleur

Vingt-trois ans séparent ces deux photos de Roland Dechannes prises pour La Champagne Viticole, pile-poil au même endroit. Il porte le collier de barbe qui donne de la rondeur à son visage et le rend identifiable entre mille. Avec sa grande stature et ses sourcils drus, on le repère de loin. "La barbe date d’un pari de jeunesse fait avec un copain. Nous avions décidé de ne pas nous raser durant des vacances. Me concernant, elle ne m’a plus jamais quitté. Mais elle a sérieusement blanchi !" Aux Riceys, comme dans tous les villages de la Côte des Bar, ce viticulteur est une référence. En revanche, vous l’aurez remarqué en comparant ces deux clichés, la pipe, qui façonnait sa bonhommie, a disparu. Ce n’est pas pour faire dans le “politiquement correct” au moment du clic-clac, c’est juste qu’après des ennuis de santé sur lesquels il ne s’étend guère, Roland Dechanne a trouvé plus sage de ranger sa collection de pipes et décidé d’arrêter de fumer. "J’ai eu jusqu’à neuf pipes en même temps, placées en divers endroits, afin d’être sûr d’en avoir toujours une à portée de main", se remémore-t-il, un brin nostalgique avant de disserter sur l’avantage indéniable que lui a procuré cette pipemania. "Tirer une bouffée sur la pipe, cela permet d’avoir une bonne trentaine de seconde pour réfléchir avant d’apporter une réponse à quelqu’un. Et cela a pour mérite d’éviter des réactions trop vives, voire des engueulades parfois", glisse ce sage en admettant être ainsi devenu une personne "calme et posée". Fils d’agriculteur, Roland Dechannes est allé étudier à l’école d’agriculture de Saint-Maure. Son diplôme en poche, il ne s’est toutefois pas installé sur les terres familiales tout de suite, préférant intégrer le corps des sapeurs pompiers de Paris, par passion, pour se mettre au service des autres. Il aurait pu y faire carrière peut-être si la vie parisienne ne l’avait pas insupporté. Il avait besoin d’air, besoin de retrouver son village et les siens. "A 20 ans, à mon retour, j’ai planté mes premières vignes et mon père m’a imité à cette époque, basculant de l’agriculture vers la viticulture. Il s’est rendu compte que les bénéfices procurés par la vigne étaient mangés par les déficits de la culture et a fini par arrêter l’agriculture. L’école m’avait ouvert les yeux sur les perspectives offertes dans le domaine viticole et j’ai eu la chance que cela marche. Il est vrai qu’il était assez facile d’obtenir des crédits pour acheter du foncier, pour planter. Les années 1970-1980 ont été une période bénie. En 1972, je vendais mes premières bouteilles de champagne et nous sommes parvenus à 70 000 cols commercialisés par an", déclare le récoltant-manipulant en possession de neuf hectares quand il a transmis à ses enfants. "Notre génération aura redonné un bel élan au vignoble riceton, même si nous sommes loin d’avoir retrouvé les 3 000 hectares de vignes recensés ici avant le phylloxéra. Nous avons vite étendu les surfaces plantées, mais aussi, en parallèle, entrepris la restauration du patrimoine. Pour développer nos activités nous avons racheté de belles maisons aux patrons bonnetiers troyens, notamment, qui, un temps, en avaient fait leurs résidences secondaires. Elles sont devenues le siège de nos exploitations", révèle celui qui, avec sa casquette d’élu au conseil municipal des Riceys, a participé plus globalement à l’embellissement d’une bourgade ayant conservé à travers son bâti de pierre les traces de son lointain passé bourguignon. Entré au conseil en 1978 à la mairie, Roland Dechannes compte six mandats d’adjoint au compteur. Il a toujours été mû par l’intérêt d’agir dans un cadre collectif. "En travaillant seul, on n’arrive pas à grand chose…", suggère-t-il en évoquant tous les travaux réalisés dans le domaine de la voirie et des bâtiments communaux, ou encore au sein de l’association foncière. Idem en ce qui concerne son engagement dans le syndicalisme viticole : "J’ai toujours fait en sorte de maintenir les gens unis, quelle que soit la famille viticole d’appartenance, nous travaillons toujours en bonne intelligence." Ce mini-portrait serait incomplet si nous omettions de préciser qu’en plus de ses engagements citoyens et professionnels, l’ex-sportif Roland Dechannes a mis son expérience parisienne au service du corps des sapeurs pompiers ricetons durant 17 années et qu’il a, en outre, été dirigeant de l’équipe de foot locale.

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