Hélène Monleau, le champagne et le réseau dans la peau

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« Élégant, très fin, savoureux, addictif, familial, écologique… » Parmi les messages laissés par les consommateurs et repris sur le site web du Champagne Hélène Monleau, celui de Sara résume, en sept mots bien choisis, ce que beaucoup pensent de ce domaine récent, implanté impasse du Pigeonnier à Plessis-Barbuise, à proximité de Villenauxe-la-Grande. Tout est…

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Un esprit réseau (développé)

Dans les vignes d’Hélène, on peut découvrir, çà et là, une carriole chargée de ruches. Ce sont celles de David Fischer, qui produit le Miel des Ormeaux dans le Nogentais. Celui-ci fait partie des piliers de l’association Au court Circuit, dont la vigneronne est un membre actif. Les abeilles se plaisent à butiner dans les inter-rangs semés de sainfoin et de trèfle incarnat, couverts végétaux très fleuris et colorés. La crise Covid a contribué à faire naître et connaître ce groupement de producteurs dont le slogan est un véritable manifeste : « Agir ensemble pour produire, nourrir et consommer durablement ». Ensemble, ils multiplient les marchés et les animations : « Nous faisons la promotion des produits locaux mais nous transmettons aussi des valeurs communes, comme la lutte contre le gaspillage. Nous devons
et nous pouvons être acteurs de notre territoire », assure Hélène, qui sait l’importance du collectif pour cheminer dans un monde
plus éthique.

Des cuvées qui ouvrent des perspectives (enchantées)

« Désir de vivre intensément ! » Quand elle évoque sa cuvée L’Audace (blanc de blancs 100 % Chardonnay), l’audacieuse Hélène – qui a elle-même conçu et dessiné les étiquettes de ses différentes cuvées, avec en trame de fond une représentation de la Côte de Sézanne – affiche clairement son tempérament. Il en va de même avec La Promesse (60 % de Chardonnay et 40 % de Pinot noir) qui rime avec délicatesse, ou encore avec La Liberté (32 % de Chardonnay et 68 % de Pinot noir) dont elle affirme qu’elle offre des sourires. Enfin, il y a L’Icône (90 % de Chardonnay et 10 % de pinot noir, élevée en fût de chêne), incarnation d’un « désir de vivre harmonieusement », d’atteindre une forme de « plénitude et de sérénité ». Après dix années de garde, ce vin de gastronomie, porte lui aussi nom féminin, on l’aura remarqué. Autant de signatures que de messages positifs adressés aux consommateurs d’un champagne de caractère, très identitaire.
Les 27 et 28 août (sous réserve de ne pas être déjà en vendange ), les participants aux opérations « Pique-nique en vigne (le samedi) et « Théâtre en vigne » avec dégustations, ateliers, repas (sur inscription) seront abreuvés de réjouissances (autour de Molière, avec la compagnie locale La Grange aux Histoires) et d’explications, notamment autour des accords mets-vins. Attention : la jauge est limitée à une quarantaine de personnes à chaque fois, car Hélène entend s’inscrire dans le slow-tourisme où l’on privilégie toujours la qualité de la rencontre, de l’expérience à vivre.

<p><strong>Une soif de formation (continue)</strong></p> <p>Dès mars 2014, quand Hélène a décidé qu’elle serait viticultrice, elle s’est formée au métier afin de pouvoir s’installer rapidement, ce qui était fait l’année suivante. « J’aurais aimé aller plus loin que le bac viti-œno, mais je voulais aussi être opérationnelle sur l’exploitation. Toutefois, je saisis toutes les occasions pour apprendre encore et encore, étayer les réflexions que nous avons. Dernièrement, j’ai suivi une formation consacrée aux plantes bioindicatrices. Nous concernant, nous avons semé des plantes dans nos parcelles, mais peut-être faut-il diversifier les variétés, trouver les bons mélanges, adapter encore les matériels. La question du binage ou pas se pose… Je suis ouverte aux nouvelles pratiques, mais je les confronte à l’expérience de papa qui a déjà fait beaucoup en matière d’enherbement et de progrès environnementaux, qui s’informe sur les couverts végétaux ou les analyses de sol. Il faut évoluer mais faire attention à ne pas prendre les choses à l’envers », soutient la viticultrice auboise, heureuse de faire partie d’une coopérative qui organise régulièrement des journées techniques (pratiques) au vignoble. « Avec la coop, ce qui est bien, c’est qu’on ne sent jamais seul. Nous partageons beaucoup de choses. Qui plus est, nous bénéficions d’un outil mutualisé très performant et d’un accompagnement à l’avenant. Tout ce qu’il faut pour progresser encore ! », estime-t-elle.</p>

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