4e génération : la reconnaissance du chemin tracé par les aïeux et… aïeules
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Le vignoble des Poinsot date de René, l’arrière-grand-père de Laura. André a pris le relais, tout en étant double actif. « Mon grand-père allait tous les jours travailler en usine à Mussy-sur-Seine. Du coup, ma grand-mère Jeannette œuvrait beaucoup dans les vignes. Il lui arrivait de mettre les enfants dans le couffin, accroché sur le porte-bagage de la mobylette, pour grimper dans les coteaux. Elle m’a raconté qu’un jour le couffin est tombé en chemin et qu’elle ne s’en est rendu compte qu’à son retour à la maison. Grosse suée. Elle est vite repartie en sens inverse, retrouvant le couffin là où il avait atterri. Sans dommage, ouf », rapporte la jeune vigneronne auboise. Elle garde en mémoire toutes les anecdotes confiées par Jeannette et entend conserver précieusement la parcelle de blanc vrai dont la famille a hérité de cette aïeule travailleuse acharnée. « Elle ne faisait pas que porter le casse-croûte, elle savait cultiver la vigne », assure sa petite-fille, bien décidée, à l’occasion d’arrachage à venir, à étendre les rangs de pinot blanc. « C’est un projet à long terme, j’y tiens beaucoup », affirme-t-elle.
Son père Serge a fondé en 1992 la marque de champagne Poinsot Frères avec les autres membres de la fratrie, Claude et Bernard. Hormis trois rayons égarés sur le finage d’Essoyes, ils ont concentré à 99,9 % le vignoble de la maison Poinsot sur le terroir de Loches-sur-Ource. A une époque, les ventes ont dépassé les 25 000 bouteilles par an. Désormais, elles se stabilisent autour de 22 000 cols.
Dès 1986, Serge a eu la bonne idée d’acquérir son premier pressoir (un 2000 kg) pour se lancer dans la prestation. « A cette époque, il n’y avait pas de pressoir dans le village. Au fil du temps, mon père a développé l’activité passant à deux pressoirs de 8000 kg chacun. Nous sommes devenus centre de pressurage pour l’union de coopérative Nicolas Feuillatte. En rejoignant l’exploitation familiale, j’ai découvert les valeurs de la coopération. J’apprécie le principe de partage, le travail en collaboration et l’entraide qui règnent dans cet univers coopératif », appuie celle qui, d’ailleurs, n’a pas tardé à rejoindre le Club des Jeunes du CV-CNF. Un centre vinicole dont le papa est membre du conseil d’administration. « On nous accompagne au quotidien pour avoir de belles vignes, de beaux raisins et de beaux moûts », déclare Laura, persuadée qu’une telle démarche « permet de tendre vers l’excellence ». Elle est fière de cette implication, mais aussi du nom attribué à la société chargée de gérer le centre de pressurage familial : la SARL Serge Poinsot et Filles !
Ph.S.