Le divin parcours d’Hélène de Troyes

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De “flying winemaker” dans plusieurs vignobles de l’hémisphère Sud à Montgueux, en passant par le Languedoc-Roussillon pour devenir ambassadrice du vin de Faugères à Paris, Hélène Beaugrand s’est forgé une solide expertise dans le monde du vin, avant de revenir sur ses terres d’origine. Elle y exprime son talent dans la vinification et dans la…

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Un pur bijou de meunier à Montgueux !

La cuvée haut de gamme La Belle Hélène est renfermée dans une bouteille ovale et habillée d’un bijou dont la forme prête à interprétations diverses : cep ou vrille de vigne, bois de cerf… En partenariat avec la société Marbella, Hélène Beaugrand a créé en parallèle un bijou de peau qui peut être vendu couplé avec son précieux flacon pour faire durer le plaisir. « C’est un cadeau idéal pour la Saint-Valentin ou pour la fête des mères », s’enthousiasme la créatrice de cette cuvée du genre « glamour ».

Il n’y a plus de moulin sur le promontoire de Montgueux et par conséquent plus de meunier — au sens du travail du blé — sur cette colline dominant une vaste plaine céréalière. Côté cépages, on a l’habitude de résumer la situation à 90 % de chardonnay et à 10 % de pinot, essentiellement du pinot noir. Pour le meunier, on devine que cela confine à la portion congrue. Ici, il n’a jamais été mis en avant. Sauf par Hélène Beaugrand ! A la veille de la vendange de 2014, en effectuant un tour de parcelles derrière le lieu-dit La Cabane, la vigneronne est tombée sur quelques rangs de meunier. Elle y a découvert de beaux et surtout savoureux raisins. « J’ai eu un gros coup de cœur pour ces meuniers traditionnellement utilisés dans l’élaboration de nos vins rouges destinés aux assemblages de rosé du domaine. J’ai fait le choix, cette fois, de les faire récolter avec la plus grande minutie et de les isoler pour constituer un pressoir atteignant presque les 4000 kg. Ainsi a pu naître, fin 2018, notre toute dernière cuvée : un 100 % blanc de meunier, issu d’une seule parcelle bien orientée sud/sud-est. L’ensoleillement et notre terroir calcaire lui confèrent un caractère particulier, atypique, marqué par une belle finesse, avec profusion de bulles microscopiques. On n’est pas dans le meunier charnu et gourmand qu’on a l’habitude de déguster dans d’autres secteurs de la Champagne. Plusieurs chefs de caves de grandes maisons n’ont pas tardé à rappliquer pour venir découvrir cette curiosité couleur œil de perdrix aux prémices de la vinification », confie Hélène. Elle est si fière de son petit bijou qu’elle n’a pas hésité à baptiser cette cuvée La Belle Hélène, avec, en guise de base-line une signature en forme de jeu de mot pour initiés : « By Hélène de Troyes ». Les fans de mythologie apprécieront. Mais, il ne s’agit pas pour elle de réveiller la guerre de Troie, dont, selon la légende, la fille de Zeus fut le déclencheur à l’époque de la Grèce antique… « Non, j’ai surtout voulu signifier que Montgueux constitue le vignoble de Champagne de Troyes et qu’il serait bien de communiquer davantage sur cet atout. Il peut et doit être mieux mis en lumière », insiste-t-elle. Les derniers échanges noués avec les élus troyens semblent porter leurs fruits puisque le maire François Baroin, en sa qualité de président de Troyes Champagne Métropole, vient d’adresser une carte de vœux à ses concitoyens affichant une jolie photo panoramique du vignoble montgueillat surligné d’un message on ne peut plus limpide : « Savourez 2019 » ! Ph.S.

Sur la carte des Fa’bulleuses

Il existe une nouvelle carte touristique en Champagne : celle des Fa’bulleuses. Et cette boucle passe par Montgueux comme en atteste l’illustration publiée ci-contre. « Il s’agit d’un circuit dépaysant, culturel et gourmand, autour des terroirs viticoles et de sept maisons de champagne », affirment les sept vigneronnes ayant composé cette route autour d’une franche et solide amitié. Leur association est née il y a quatre et, depuis lors, elles ont fait pas mal parler d’elles à travers les diverses initiatives prises. Ce sont des créatrices doublées de communicantes. Pour Hélène Beaugrand, rejoindre ce groupe pour échanger et travailler ensemble est toujours un temps fort. « Depuis que nous avons formé cette association magique, jamais je ne me suis sentie seule. Nos rencontres sont de vraies bouffées d’air pur ! », assure-t-elle. « Entre nous, il y a beaucoup de solidarité sur le plan professionnel comme sur le plan personnel », précise Hélène Beaugrand, par ailleurs membre du cercle Femmes du vin, à l’échelle nationale, cette fois. Plus localement, elle apporte son énergie au sein de l’Association des vignerons de Montgueux, laquelle fait la promotion de la colline troyenne. Enfin, plus récemment, elle a rejoint un « clan de femmes chefs d’entreprise » issues de différents secteurs économiques. « Avec Bouge Ta Boîte nous nous parlons business, certes, mais nous nous situons avant toute chose dans la bienveillance. Nous venons d’ailleurs d’organiser à Troyes une soirée Bouge Ton Cœur avec la fondation Cœur & Recherche afin d’informer sur une cause de mortalité plus importante qu’on ne le pense : l’infarctus du myocarde chez les femmes. » Hélène Beaugrand est aussi une femme de cœur !
<h3><strong>Clin d’œil : l</strong><strong>e 8, son chiffre fétiche</strong></h3> Au cours de l’année 2018 qui vient de se clore, les choses se sont pas mal décantées pour Hélène Beaugrand qui est désormais « chez elle » à Montgueux. Le chiffre 8 semble tenir une place importante dans sa vie puisqu’elle se souvient avoir effectué sa première vendange en 1988. « Plus tard, en 2008, notre maison produisait son tout premier millésime, au top du top », précise-t-elle. Décembre 2018 aura également été marqué par la sortie au grand jour de La Belle Hélène, cuvée rare, promise à un bel avenir…

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