L’électron libre qui joue les traits d’union

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Elle n’a pas encore cinquante ans mais donne l’impression d’avoir vécu mille vies : la vigneronne Marie-Alice Deville, qui gère le domaine familial à Verzy aux côtés de ses parents, affiche un parcours rare et bien rempli, enrichi grâce à son ouverture d’esprit et à son audace. Vigneronne, maman, œnologue, doctorante, chef de projet, globe-trotteuse… Décrire l’intégralité du…

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Devenir oenologue, le « challenge » d’une jeune maman C’est à 37 ans, et en étant maman de deux enfants en bas âge, que Marie-Alice Deville s’est attaquée au diplôme national d’oenologue (DNO). À la fois plus âgée que ses camarades de promotion de l’époque et plus jeune qu’une partie de l’Union des oenologues de Champagne (UOEF), Marie-Alice se sent comme « un trait d’union entre deux générations », un état d’esprit qui explique sans doute son implication au sein de la commission communication de l’UOEF Champagne. Faire partie de cette organisation « très active socialement » a changé son point de vue sur bon nombre de ses membres. « Ne pas y être, c’est se couper d’un formidable vivier de contacts et d’entraide », soutient-elle. Le DNO était « un sacré challenge » admet volontiers la vigneronne, qui « reste humble » sur ses capacités professionnelles, au regard de l’expérience des «  anciens qui mettent les mains dans le moût ». Passer ce diplôme était aussi un choix qui correspondait mieux à son profil scientifique que des études au CFPPA d’Avize. Malgré quelques interrogations a posteriori, Marie-Alice n’entretient aucun regret, et estime que son parcours a fait évoluer ses relations professionnelles.
Des graines à semer Même en terres champenoises, l’amour que Marie-Alice Deville porte aux nouveaux horizons ne l’a jamais vraiment quittée. Pour le champagne Jean-Paul Deville, cela a permis de conquérir de nouveaux marchés, ce qui n’est pas peu dire car le domaine expédie plus de 70 % de sa production à l’export : « les efforts commencent à payer », souffle la vigneronne. Le but est avant tout de faire remonter les ventes au niveau de la meilleure année de la maison, en 2009, où quelque 160 000 bouteilles avaient trouvé preneur. Pour ce faire, la maison a su réduire sa dépendance au marché anglais, avant de se tourner vers une multitude de pays tels que l’Allemagne, la Suède, les États-Unis, la Chine, ou même la Côte d’Ivoire. Au quotidien, Marie-Alice « sème des graines » en participant à des salons et en cultivant la réputation numérique du domaine sur les réseaux sociaux (Facebook et LinkedIn), mais ne démarche pas activement les importateurs. Toutefois, ce travail d’image et d’opportunité tourné vers l’étranger ne lui fait pas oublier la France. « C’est grâce à ce coussin confortable que l’on peut réaliser des tentatives à l’export ; on ne s’est jamais développés au détriment des clients particuliers. » C’est pourquoi, depuis trois ans, Marie-Alice persiste… et signe chaque année une centaine de carte de voeux personnalisées, peu importe la rentabilité de l’opération.

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