Louis, le grand frère : un parcours aux antipodes
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Des traits de ressemblance existent entre Paul, 29 ans, et son frère Louis, 30 ans. La couleur claire de leurs yeux et la rousseur de leurs barbes, notamment. Mais, côté caractère, les deux hommes sont différents et ils assument chacun parfaitement leur façon d’être et les parcours qui les ont conduits, au final à la même destination, dans les vignes familiales de Couvignon. Paul est « plutôt le manuel » du duo et son aîné, « l’intellectuel ». Derrière ce distinguo taillé un peu à la hache, ils perçoivent un réel avantage : « C’est plus un atout qu’un inconvénient. Nous nous complétons très bien. Cela s’avère utile à l’entreprise », affirment-ils, complices.
Passé par l’Ecole de commerce de Clermont-Ferrand, Louis est diplômé en management. Un stage, durant ses années d’études, l’a amené à travailler sur les problématiques de logistique chez Pernod. « Quand j’étais enfant, je collectionnais les verres de cette marque… », observe celui qui a très vite intégré cet important groupe de l’univers des vins et spiritueux : « Pernod m’a envoyé travailler au Mexique, d’abord à Guadalajara, deuxième ville du pays, puis dans la capitale, Mexico ».
Louis y occupe un poste de responsable du service clients et il rencontre sa future épouse — laquelle, originaire du pays, a créé une cave à vins sur place — quand son père l’interpelle, lui proposant de revenir s’occuper du domaine. En effet, il envisage de prendre sa retraite sous… quelques mois. « C’était en juillet 2015. Sa décision est apparue un peu brutale, mais nous avons fait le choix de revenir au pays et d’enclencher à sa suite, Paul étant d’accord pour m’accompagner dans ce projet tout en conservant des activités d’enseignement dans la tonnellerie.
« Tout au long de notre jeunesse, nous avons été sollicités pour intervenir dans les vignes, surtout dans les coups de bourre. Je l’avoue, nous y allions plus par obligation que par plaisir… A mon retour, en pleine vendange 2015, j’avais évidemment beaucoup à apprendre sur le métier de viticulteur et il me fallait me former au plus vite. Avec un Bac +5, cela ne suffit pas ! J’ai suivi un BPREA (Brevet professionnel responsable exploitation agricole) option viti et je m’y suis mis à fond. Il faut faire une campagne de A à Z pour mieux comprendre la vigne et ses besoins. Nous avons eu des années difficiles en 2016 et 2017, mais désormais, nous sommes bien en piste et, personnellement, je m’éclate », s’enthousiasme Louis. Il sait aussi pouvoir compter, sur la longue expérience acquise par le papa, Bernard, en trente années de métier dans la Côte des Bar. « Pour avancer et faire les choses de manière cohérente, nous avons parfois besoin de son recul, de son vécu de terrien », avoue-t-il.
Ph.S.