Un objectif à 10 ans
A Courmas, Yann Alexandre est le digne successeur de Désiré, son arrière-grand père, dont il conserve précieusement le portrait.
Désiré Alexandre, l’arrière grand-père de Yann, avait un peu de vignes. C’est lui qui commença à vendre les premières bouteilles de champagne au nom d’Alexandre, en 1933. Ses fils, Gaston et Marcel (ce dernier étant le grand-père de Yann), poursuivirent ce qu’avait initié leur père et développèrent le vignoble et la marque familiale.
Yves Alexandre, le père de Yann, est arrivé dans l’exploitation au milieu des années soixante. C’est lui qui, pressentant l’essor de l’activité vitivinicole, a donné à l’entreprise ses assises modernes. Il a agrandi, creusé une cave, installé un pressoir, édifié une cuverie. "Mon père a toujours réinvesti dans l’entreprise, explique Yann Alexandre qui, de ce fait, dispose aujourd’hui d’un outil d’exploitation de grande qualité.
Il produit entre 25 000 et 30 000 bouteilles par an (dont 30 % sont exportées en Europe, aux USA et au Japon), soit environ la moitié de la capacité de production des 6,5 hectares qu’il exploite dans neuf communes et trente parcelles. Il vend donc 50 % de son raisin, depuis une quinzaine d’années, aux maisons Krug et Gosset, dont on sait qu’elles plaisantent assez peu sur la qualité.
Désormais, il souhaite développer la partie commerciale de son entreprise pour vendre, si possible, l’intégralité de sa production. Mais, car il y a un mais, son BSA ayant cinq ans de cave minimum, ce qui n’est pas fréquent chez un vigneron indépendant, il lui faut constituer cinq ans de stock, et trouver encore la place nécessaire. Yann Alexandre se donne dix ans pour réaliser ou approcher cet objectif.