Bubbl, un nouveau process pour préserver les bulles après ouverture

Conserver l’effervescence et les qualités du champagne plusieurs jours après l’ouverture de la bouteille, c’est le défi que relève le procédé Bubbl., créé par la start-up parisienne Wikeeps, récompensée du prix de l’innovation au dernier VITeff.

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Alain Julien

« Bubbl. est l’aboutissement d’un long processus, explique Laurent Prigent, cofondateur de la start-up. Nous avions déjà conçu en 2010, avec mes associés, le procédé Wikeeps pour les vins tranquilles. L’injection d’un gaz neutre dans une bouteille ouverte permet ainsi la conservation du produit entre 20 à 30 jours, suivant la typologie des vins. »

Quelques années après, la start-up est sollicitée par un gros opérateur champenois pour développer un système adapté aux vins effervescents, mais après de multiples essais, la recherche n’aboutit pas. « Nous avons intégré le cluster de la Wine Tech, et là j’ai rencontré Vincent Varnier, un de nos concurrents basé à Château-Thierry qui travaillait également sur l’effervescence. En comparant nos avancées respectives, nous avons trouvé la bonne piste et décidé de nous associer. S’en sont suivis quelques mois de recherche et développement sur le comportement de la bulle et du gaz pour empêcher l’oxydation, des impressions en trois dimensions, des prototypes de bouchons, de nombreuses dégustations avec des chefs de cave et des vignerons champenois, et nous étions prêts à commercialiser notre produit. Et en bonus, le prix au VITeff nous conforte dans notre démarche », précise-t-il.

Bubbl. est un procédé portable et simple d’utilisation, qui se présente sous la forme d’un bouchon régulant la pression et permettant de refermer la bouteille de champagne de façon étanche après ouverture, d’un pistolet distributeur embarquant du gaz œnologique qui se substitue à l’oxygène entré dans la bouteille afin de protéger le vin de l’oxydation, et d’une cartouche de gaz embarquant un mélange de CO2 et d’azote et qui va permettre la conservation des bouteilles en partie consommées pendant près de sept jours.

« L’originalité repose en partie sur notre bouchon qui est composé de deux vannes, l’une pour l’injection du gaz œnologique, l’autre pour extraire l’air. Ainsi, le gaz opère un balayage avec une légère pression de deux ou trois bars pour chasser l’oxygène qui est entré dans la bouteille au moment de l’ouverture sans jamais établir d’interaction avec le vin. Il ne s’agit surtout pas de regazéifier le champagne », indique Laurent Prigent.

Selon lui, les séries de tests de dégustation, notamment avec le domaine Bérèche et Fils à Ludes, valident le procédé et ne permettent pas de noter une différence de qualité et de fraîcheur entre un vin immédiatement ouvert et celui conservé par le gaz.

Avec un prix à moins de 200 euros, Bubbl. propose une solution efficiente et économique aux vignerons pour leur caveau de dégustation, ou à utiliser lors de salons comme Wine Paris ou ProWein. Mais elle s’adresse aussi aux particuliers qui hésitent à ouvrir des bouteilles de champagne de peur de ne pouvoir les consommer dans la foulée.

« Comme le vin effervescent rebouché avec notre système ne subit aucune altération, cela permet de le conserver tout au long d’un salon ou au domaine lors de dégustations avec des clients. C’est une économie substantielle et on ne gâche plus le champagne. Pour le marché des cavistes et des CHR c’est un véritable générateur de marge additionnelle car cela permet de proposer aux clients une large gamme de champagnes au verre », souligne le dirigeant.

 

Renseignements : www.wikeeps.com

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