Maxime Toubart : « Notre filière ne craint pas le futur »  

Le Comité Champagne, par la voix de ses deux coprésidents, avait rendez-vous le 13 février avec la presse généraliste et spécialisée sur le salon Wine Paris & Vinexpo Paris, pour évoquer l’actualité de la filière champagne qui revendique sa détermination et sa confiance pour son avenir.  

Temps de lecture : 4 minutes

Auteur : Alain Julien

Devant de nombreux journalistes, Maxime Toubart et David Chatillon, les coprésidents de l’interprofession, ont détaillé les différentes décisions collectives prises par l’Appellation pour assurer son équilibre et son rayonnement à travers le monde.

Au programme : la RSE, l’innovation, la protection de l’AOP, le leadership du champagne ou encore l’export.  

En premier lieu, Maxime Toubart, le président du SGV, s’est voulu rassurant sur la situation économique de la filière qui retrouve « des niveaux plus durables après un contexte post-Covid euphorique » tout en affichant un chiffre d’affaires record.

« Nos indicateurs de bonne santé ne se limitent pas au seul volume des expéditions, a-t-il affirmé. Notre filière ne craint pas le futur et s’organise pour le préparer. À l’échelle collective, notre interprofession continue à œuvrer pour que le champagne soit toujours disponible, toujours désirable et toujours exemplaire. »

Pour sa part, David Chatillon est revenu sur le volet social de l’emploi des saisonniers après les révélations de « comportements déviants observés lors de la dernière vendange ». L’interprofession s’est porté partie civile sur les affaires d’hébergements insalubres et de traites d’êtres humains et a demandé « aux pouvoirs publics de sanctionner sévèrement ces comportements ».

Les coprésidents ont rappelé les chantiers stratégiques lancés par la Champagne sur ce sujet : hébergement ; conditions de travail, santé et sécurité des vendangeurs ; sécurisation de l’offre des prestataires de services ; facilitation du recrutement, dont les premières avancées seront partagées avant la vendange 2024. 

« Nous travaillons à la construction d’outils pour sécuriser la prestation de services en Champagne, et par ailleurs, nous avons demandé que la viticulture champenoise soit reconnue comme un métier en tension afin de faciliter le recrutement », a expliqué Maxime Toubart.  

  

Une interprofession innovante

Dans le cadre du plan national de lutte contre le dépérissement de la vigne, la Champagne combat activement de nouveaux fléaux, comme la flavescence dorée, en se dotant d’outils nécessaires pour assurer sa pérennité et préserver la qualité de ses vins.

Le projet de serre innovante Qanopée qui sécurisera la production de plants, la construction d’un centre de recherche, développement et innovation à Épernay, qui sera adossé à la future Maison de la Champagne prévue pour 2028, et le relèvement du plafond de la réserve qualitative viennent enrichir la boîte à outils de l’Appellation et renforcer sa résilience.  

 

Victoire importante pour le Comité Champagne, mobilisé pour défendre la notoriété de l’AOP : le statut de « nom notoire » (inédit pour une appellation étrangère) est désormais acquis pour le champagne en Chine, ce qui offre une protection renforcée contre toute utilisation frauduleuse du nom.

Il n’est champagne que de la Champagne

Le Comité Champagne est fortement mobilisé pour défendre la notoriété de l’AOP Champagne sur l’ensemble de la planète. Ainsi un nouveau Bureau du champagne devrait s’implanter à Stockholm en avril prochain, pour représenter la filière dans les Pays nordiques de plus en plus amateurs de bulles avec des expéditions en hausse de 65 % en 10 ans.

L’interprofession va également développer « Champagne Education », un programme complet et certifiant, visant à former les professionnels du vin et à conforter leur rôle de prescripteurs. 

Par ailleurs, après plusieurs victoires significatives en 2023 contre des usages abusifs, notamment au Canada et en Italie, le champagne a obtenu le statut de « nom notoire » en Chine, une première pour une appellation étrangère en Chine et une avancée exceptionnelle offrant une protection renforcée contre toute utilisation frauduleuse du nom champagne, pour tout produit et y compris dans l’écriture en caractères chinois.
 

 

Le renouvellement des marchés

Les coprésidents ont poursuivi la conférence en évoquant une étude Ipsos qui confère au champagne un « pouvoir émotionnel unique » chez les amateurs qui ne cessent de diversifier leur consommation. Ainsi la demande de champagne rosé à l’étranger a été multipliée par 5 en 20 ans avec quelque 20 millions de bouteilles. Les vins peu dosés progressent également avec un volume multiplié par près de 70 en l’espace de 20 ans.

L’export représente désormais près de 60 % des ventes totales contre 45 % il y a dix ans. Alors que 80 % du champagne est encore vendu dans seulement 8 pays, dont la France, de nouveaux marchés comme le Canada, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud s’avèrent très prometteurs.  

« Nous avons confiance en l’avenir. Nous ne faisons pas que rêver d’un monde où le champagne conserve sa place de leader, nous construisons ce monde », a déclaré en conclusion Maxime Toubart.

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