Vers une obligation de la coiffe dans le cahier des charges de l’Appellation Champagne 

Après la décision de Bruxelles en août 2023 de rendre facultative la coiffe pour les vins mousseux, laissant la main à chaque Appellation, la Champagne a choisi d’inscrire dans son cahier des charges l’apposition d’une coiffe sur la bouteille. 

Temps de lecture : 2 minutes

Auteur : La Rédaction

Quelques semaines après la publication de ce règlement européen, l’interprofession champenoise a mandaté un groupe de travail pour établir une position commune sur l’avenir de la coiffe. À l’issue des travaux, il a été décidé de la rendre obligatoire en demandant à l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) son inscription dans le cahier des charges de l’AOC Champagne. 

« Même s’il y a des évolutions en termes d’habillage, il nous a semblé évident au sein du Comité Champagne que la coiffe constituait pour le public et les professionnels un élément indissociable de notre vin. Quand le nouveau règlement a été applicable, nous avons vite conclu qu’il fallait affirmer notre position sans ambiguïté et recourir à l’inscription au cahier des charges », explique Maxime Toubart, le président du Syndicat Général des Vignerons et coprésident du Comité Champagne.

Selon les experts du groupe de travail, qui se sont appuyé sur des études menées en France, au Royaume-Uni et aux USA, la coiffe est notamment un élément de réassurance qui guide le consommateur dans ses achats de champagnes en lui permettant d’identifier le produit.

 « Une bouteille sans coiffe amènerait à l’inverse de la confusion en faisant penser à du cidre, de la bière, voire de l’eau gazeuse. Par ailleurs, ces mêmes études montrent que, tel un scellé, la coiffe garantit au consommateur l’authenticité du vin présent dans la bouteille de champagne. Elle rassure également sur l’hygiène et la sécurité. Enfin, le champagne est un produit qu’on a plaisir à s’offrir, mais aussi à offrir. En habillant la bouteille, elle confère prestige et valeur au cadeau fait à un proche. La coiffe joue aussi un rôle essentiel dans le rituel d’ouverture de la bouteille de Champagne », avait par ailleurs indiqué le Comité Champagne dans un communiqué.  

Pour David Chatillon, président de l’Union des Maisons de Champagne (UMC) et coprésident du Comité Champagne, « l’obligation que nous avons choisie permet raisonnablement de conserver une unité en évitant de faire cohabiter deux types de bouteilles, l’une coiffée et l’autre non. Par ailleurs, la filière champagne, engagée dans une démarche RSE, doit composer entre les préoccupations environnementales, sociétales et économiques. La coiffe est importante aux yeux des consommateurs, nous avons également une responsabilité auprès de nos partenaires capsuliers et nous devons travailler à la réduction de l’empreinte carbone de cet élément. L’inscription au cahier des charges nous paraît relever d’un bon équilibre entre toutes ces composantes ».

En Champagne, la coiffe ne représente que 0,6 % du bilan carbone de la filière. Si l’interprofession constate le caractère énergivore de l’aluminium et la difficulté à recycler correctement les coiffes en complexe (aluminium + polyéthylène) qui restent largement majoritaires, elle préconise l’usage de coiffes courtes et moins épaisses et salue l’arrivée des coiffes papier, durables et entièrement recyclables développées par le SGV. 

 

Alain Julien et Louise Bataille, SGV 

La procédure d’inscription

Comme toute demande de modification d’un cahier des charges, un dossier doit être présenté aux différentes instances de l’Inao.

L’ODG Champagne souhaite déposer sa demande au cours du printemps 2024.

Une fois toutes les étapes passées, la commission permanente, le comité national, la procédure nationale d’opposition, la mesure sera applicable dès l’homologation du cahier des charges modifié.

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