Coiffe : le rôle moteur du SGV pour plus de durabilité

Alors que l’AOC Champagne souhaite inscrire à son cahier des charges l’obligation de coiffer les bouteilles, le service CRD du Syndicat Général des Vignerons accompagne ses partenaires capsuliers vers la production de coiffes toujours plus innovantes et durables.

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Alain Julien

Selon l’étude du Comité Champagne, la coiffe ne représente que 0,6 % du bilan carbone de la filière. Pour autant, les pressions sociétales en matière environnementale et l’objectif de la filière d’atteindre le Net Zéro Carbone à l’horizon 2050 invitent les capsuliers à fabriquer cet élément constitutif de l‘identité du champagne dans des matériaux plus vertueux.

Pour sa part, le service CRD du Syndicat en lien direct avec le terrain viticole anticipe les attentes des vignerons et joue pleinement son rôle d’incitateur auprès de ses partenaires historiques, Sparflex, Amcor et Vipalux.

« Fin 2022, nous avons tiré les leçons des fortes tensions sur les approvisionnements d’aluminium dues à la guerre en Ukraine. Nous avons poussé Vipalux à sortir de ses tiroirs le projet de coiffe papier. Par cette coiffe révolutionnaire totalement compostable primée au dernier Viteff, nous avons envoyé un signal fort aux autres fabricants partenaires », explique Éric Lamaille, le responsable du service.

Selon lui, la coiffe papier s’inscrit dans une démarche environnementale forte pour des vignerons particulièrement engagés, mais n’a pas vocation à répondre à tous les marchés. « Beaucoup de vignerons sont attachés à la coiffe en aluminium qui a une esthétique très prémium et identitaire, c’est pourquoi nous accompagnons nos partenaires à développer des capsules de surbouchage en aluminium de même qualité, mais en réduisant au maximum le métal et le plastique conformément aux attentes de la filière », précise-t-il.

 

Dans le bac à verre

« La sortie de la coiffe papier par le SGV a clairement accéléré les attentes du marché et cela a créé du besoin. Chez Amcor, cette innovation nous a poussés dans le sens de notre recherche pour une meilleure recyclabilité et une réduction des produits fossiles », reconnaît Catherine Fontinha, la responsable marketing et communication.

« Après 18 mois de recherche et développement, nous nous apprêtons à sortir à l’automne 2024 une coiffe composée de deux couches aluminium et papier. 50 % d’aluminium pour la malléabilité et l’esthétique et 50 % en papier issu de forêts européennes durables pour la réduction de l’empreinte carbone », annonce-t-elle.

Selon Amcor, cette coiffe est totalement recyclable et pourra être déposée après usage dans la poubelle jaune ou encore mieux directement dans le bac à verre.

Chez Sparflex, on reste attaché au complexe aluminium polyéthylène tout en cherchant à réduire l’empreinte carbone. « Il y a une dizaine d’années, nous avions développé une coiffe en complexe aluminium avec du polyéthylène biosourcé, issu non de la pétrochimie, mais de l’agrochimie. Aujourd’hui avec le R-Derma nous favorisons l’économie circulaire avec l’utilisation de polyéthylène d’origine recyclé à 60 % », explique Christophe Mendez, le directeur général de Sparflex. Selon lui, cette capsule disponible au SGV permet de réduire de 25 % l’empreinte carbone par rapport aux solutions habituelles.

« Nous travaillons également à une coiffe aluminium-papier que nous dévoilerons d’ici la fin d’année », précise-t-il.

Du côté de Vipalux, la coiffe papier occupe encore beaucoup le service R & D. « Nous travaillons à l’amélioration de ce produit qui a largement rebattu la donne dans le monde du champagne, souligne Laurent Parizot, le cofondateur de la société rémoise Vipalux. Il s’agit surtout de peaufiner le sertissage avec l’aide des fabricants de machines. Comme ce marché intéresse de plus en plus de producteurs, nous étudions et testons diverses améliorations, sur les différents paramètres, qui viendront, je l’espère, parachever cette révolution. »

Vipalux travaille également sur un complexe aluminium-papier-aluminium.

Cahier des charges

Le SGV, en sa qualité d’Organisme de défense et de gestion (ODG) de l’AOC Champagne, a déposé auprès de l’Inao une demande de modification du cahier des charges pour inscrire l’obligation d’apposer une coiffe sur la bouteille. Cette demande est maintenant en cours d’examen avant une procédure nationale d’opposition.

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