Mode d’emploi des nouvelles règles d’étiquetage

Déclaration nutritionnelle, ingrédients, allergènes : comment s'y retrouver dans les règles d'étiquetage qui entreront en vigueur fin 2023 ? Voici quelques recommandations du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne.

Temps de lecture : 4 minutes

Auteur : Gaëtan Batteux, SGV

La déclaration nutritionnelle

Le contenu de la déclaration nutritionnelle obligatoire inclut les éléments suivants : la valeur énergétique (énergie en kJ et kcal), la quantité de matières grasses, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel.
Les valeurs figurant dans la déclaration nutritionnelle sont soit :

  • les moyennes fondées sur l’analyse de la denrée alimentaire par producteur ;
  • un calcul basé sur les valeurs moyennes connues ou effectives des ingrédients utilisés ou sur les données généralement établies et acceptées.

La valeur énergétique et les quantités de nutriments figurant sur l’emballage doivent refléter la valeur et les quantités de la denrée alimentaire telle qu’elle est vendue. La valeur énergétique doit être exprimée en kilojoules (kJ) et en kilocalories (kcal) pour 100 g ou 100 ml. Les quantités de nutriments sont indiquées pour 100 g ou 100 ml.
De manière volontaire et complémentaire, une expression par portion ou par unité de consommation est autorisée à condition que la portion ou l’unité de consommation soit identifiable par le consommateur (une coupe de 125 ml par exemple). (La réglementation impose des critères stricts de présentation de la déclaration nutritionnelle afin de permettre au consommateur de comparer facilement les denrées alimentaires entre elles.
Bien entendu, parce que ces éléments ne sont pas présents dans le vin, ou bien parce que leur présence est très faible, il est demandé par le SGV, les œnologues de France et Unilabo qu’ils soient renseignés par un zéro : matières grasses, dont acides gras saturés, protéines et sel.
La déclaration nutritionnelle est présentée, toujours dans le même ordre, sous forme d’un tableau avec alignement des chiffres, ou sous forme de ligne faute de place suffisante. La déclaration nutritionnelle est dématérialisable, mais la valeur énergétique devra toujours s’afficher sur l’étiquette papier.

 

La liste des ingrédients

La liste des ingrédients doit présenter, dans la langue du consommateur, les ingrédients dans l’ordre décroissant de poids. Ainsi, le raisin qui constitue normalement près de 99 % des ingrédients, apparaîtra toujours en premier, puis viendra le sucre. Les autres ingrédients représentant en principe moins de 2 % du contenu de la bouteille pourront être notifiés sans respecter un ordre quelconque. Selon le choix du producteur, la liste est, soit indiquée sur la bouteille, soit dématérialisée sous forme électronique via un QR code.
Son contenu peut comprendre les éléments suivants.

Le terme « raisins »

Il désigne la matière première de base dans la liste des ingrédients, que le vigneron ait utilisé des raisins frais ou du moût de raisin.

Les substances pour l’enrichissement et l’édulcoration

« Sucre », en cas d’ajout de saccharose (sucrage à sec). Le « moût de raisin concentré » et « moût de raisin concentré rectifié » peuvent être présentés sous le terme de « moût de raisin concentré » tout court.

Les additifs alimentaires

  • Régulateurs d’acidité et stabilisants : acide tartrique, acide malique, acide lactique, sulfate de calcium, acide citrique, acide métatartrique, gomme arabique, mannoprotéines de levures, carboxyméthylcellulose (CMC), polyaspartate de potassium, acide fumarique.
    Une partie des revendications du SGV consiste à demander que les opérateurs soient autorisés à présenter, dans la liste des ingrédients, une liste exhaustive des additifs de ces catégories susceptibles d’être contenus dans le produit final même s’il ne les contient pas ;
  • Les additifs conservateurs et antioxydants : les produits soufrés qui peuvent être résumés par le terme sulfites (dioxyde de soufre, bisulfite de potassium, métabisulfite de potassium), sorbate de potassium, lysosyme, acide L-ascorbique, dicarbonate de diméthyle.

Les termes « liqueur de tirage » et « liqueur d’expédition »

Seuls ou en précisant ce qu’elles contiennent (moût de raisins, saccharose, vin, distillat de vin).

Les additifs gaz d’emballage

Argon, azote, dioxyde de carbone. Préférer les mentions « mis en bouteille sous atmosphère protectrice » ou « L’embouteillage peut avoir lieu en atmosphère protectrice ».

Exemple de liste des ingrédients d’un champagne
Sans prétendre à l’exhaustivité ou à l’universalité, la liste des ingrédients d’un champagne – qu’il appartient à chacun de produire selon ses pratiques œnologiques – pourrait être la suivante :
Raisins, sucre, sulfites (très fréquent), acide tartrique (fréquent), acide ascorbique (fréquent), acide citrique (rare), gomme arabique (rare), carboxyméthylcellulose (rare), distillat de vin (très rare).
À noter que les levures et enzymes ne sont en principe pas des ingrédients.

À l’instar de ce qui se pratique concernant les produits alimentaires, les ingrédients allergènes devraient être mentionnés de façon plus apparente, en gras par exemple.

Dématérialisation partielle et solution du SGV

La liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle, sauf en ce qui concerne la valeur énergétique qui devra figurer sur l’étiquette papier, pourront être dématérialisées. Un QR code apposé sur la bouteille renverra alors vers les informations au format numérique.
La dématérialisation est soumise à deux conditions :

  • aucune autre information destinée à la vente ou à la commercialisation n’est présentée ;
  • aucune donnée du consommateur n’est collectée ni ne fait l’objet d’un suivi.

Dans ce cadre, le Syndicat Général des Vignerons travaille actuellement au développement d’une solution spécifiquement adaptée au champagne ainsi qu’aux vignerons manipulants et coopérateurs champenois.

(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Le partenaire sélectionné est Absomod, une entreprise expérimentée dans le domaine du design numérique et de l’innovation numérique, fondée par le Champardennais Jean-Thierry Lechein. La solution du SGV permettra, pour un prix concurrentiel, adossé à l’accompagnement et au service après-vente des équipes internes de votre syndicat, d’accéder à un support sur mesure adapté au champagne dont les mentions et informations évolueront avec la réglementation. Le système retenu proposera une interface intuitive guidant l’utilisateur notamment avec des menus déroulants et des infos vinicoles champenoises. Par ailleurs, en plus de la sécurité des QR Code et du respect des conditions de dématérialisation, il offrira une traduction automatique pour les différentes langues de l’Union européenne.

Allergènes

Les substances ou produits provoquant des allergies ou des intolérances devront obligatoirement continuer à apparaître sur les étiquettes papier, même si les autres informations sont dématérialisées.
Pour les sulfites : il convient d’employer le terme « contient » suivi des mots « sulfites » ou « anhydride sulfureux ». L’étiquetage devient obligatoire lorsque les sulfites sont présents en quantité supérieure à 10 mg/l ou 10 mg/kg exprimé en SO2. La mention « contains sulphites/sulfites » est tolérée.
Pour les colles à base d’œufs : emploi du terme « contient » suivi des termes « œuf », « protéine de l’œuf », « produit de l’œuf », « lysozyme de l’œuf » ou « albumine de l’œuf ».
Pour les colles à base de lait : le terme « contient » suivi des termes « lait », « produit du lait », « caséine du lait » ou « protéine du lait ».
La gélatine de poisson (ou ichtyocolle) utilisée comme agent de clarification dans le vin n’est pas considérée comme une substance allergène dans le secteur du vin.
Toutes ces mentions peuvent être accompagnées par des pictogrammes (les pictogrammes ne se substituent pas aux mentions, qui restent dans tous les cas obligatoires).

 

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